Lauréats 2019

La remise des prix de la 11e édition du prix littéraire La Plume et l’Epée a récompensé trois écrivains civil et militaire, le samedi 23 novembre 2019 dans la salle des fêtes de l’hôtel de ville de Tours.

Monsieur Christophe BOUCHET, maire de Tours, et le général de division Eric Maury, commandant la formation de l’armée de Terre. Commandant la place de Tours et délégué militaire de l’Indre et Loire. :

Prix La Plume et l’Epée :

Madame Bénédicte CHERON pour son ouvrage « Le soldat méconnu» des Editions Armand Colin.

Depuis 20 ans, les sondages d’opinion mettent en lumière l’image positive dont bénéficie l’armée française dans la population.  Alors que la défiance des citoyens vis-à-vis des institutions politiques (partis, syndicats, personnel politique…) est grandissante, l’institution militaire semble préservée de ce rejet. Qui plus est, les attentats terroristes de 2015 ont replacé le fait militaire au cœur de la vie politique et sociale  (opération Sentinelle, réservistes, hausses budgétaires).
Si un rapprochement entre les Français et leurs soldats s’est bien opéré, l’image qu’ils en ont reste malgré tout altérée et déformée par les traumatismes du siècle dernier, par l’éloignement géographique et temporel de la guerre  mais aussi par un traitement médiatique inévitablement parcellaire de l’action des militaires et par une parole politique qui peine encore souvent à lui donner du sens.
Cette nouvelle donne, paradoxale, rend nécessaire un état des lieux précis des relations entre la société française et ses armées. Le lien armée-nation a beaucoup évolué ces dernières années et pourtant il n’a jamais été aussi méconnu. Ce livre sonde, dans toute sa complexité, les relations entre la société française et ses armées, en analysant le retour très net du fait militaire dans notre vie collective mais aussi en se situant dans le temps long de l’histoire. 

Prix l’Epée et le Plume :

Le lieutenant-colonel Jean-Gaël LE FLEM et le lieutenant-colonel Bertrand OLIVIA  pour leur livre « Un sentiment inachevé » aux Editions Ecole de Guerre.

« Les opérations que nous menons aujourd’hui sont-elles efficaces ? Écartons d’abord toute naïveté. L’efficacité d’une opération s’évalue à l’aune des buts de guerre fixés par le politique… On pourrait arrêter ici la réflexion en considérant, dans un esprit de confiance et d’obéissance, que l’outil militaire doit se cantonner à l’atteinte des objectifs politiques qui lui sont officiellement assignés… Pourtant, il ne paraît pas inutile de réfléchir à cette question de l’efficacité. Tout d’abord, parce que le militaire est souvent un des mieux placés pour appréhender la réalité des enjeux géopolitiques, des rapports de force ou de l’évolution des menaces. Ensuite, parce que son rôle dans la cité ne se limite pas à celui d’outil ; il est également l’artisan dans le sens où son intelligence et son sens politique sont indispensables pour proposer en permanence des stratégies en phase avec les ambitions politiques. »
 
Saint-Cyriens, le lieutenant-colonel Le Flem et le chef de bataillon Oliva sont brevetés de l’École de guerre. Respectivement chasseur alpin et chasseur parachutiste, ils ont participé à de nombreuses opérations, notamment en Afghanistan et en Afrique.

Outre une récompense financière, les lauréats se sont vus remettre une médaille de Saint Martin ainsi qu’un diplôme.

Le jury a souhaité attribuer une mention spéciale :

Monsieur Bernard PENISSON pour son ouvrage « Les trois colonnes de la stratégie occidentale » aux Editions Economica.

Plutôt que trois monographies juxtaposées, ce livre présente une étude comparée de grands classiques de la pensée stratégique occidentale : Guibert, Jomini et Clausewitz. Il montre leurs différences et leurs convergences, leurs oppositions et leurs complémentarités. Il éclaire les chemins variés qui les conduisent de la tactique à l’opératique et à la stratégie, de la guerre conventionnelle à la guerre populaire et révolutionnaire, de la guerre limitée à la guerre absolue. Chaque partie esquisse la biographie des stratégistes, puis propose l’essentiel de leur pensée, mise en dialogue avec celle des deux autres, et enfin retrace une évaluation critique de l’impact de Guibert, Jomini et Clausewitz sur les grands lecteurs contemporains.

Photos 2019 : http://la-plume-et-lepee.fr/?page_id=1733