Verdun – Pourquoi l’armée française a-t-elle vaincu ?
VERDUN – POURQUOI L’ARMÉE FRANÇAISE A-T-ELLE VAINCU ?
Aucune bataille n’a autant marqué la mémoire des Français que celle de Verdun, mais bien que cette victoire ait donné lieu à une abondante littérature mémorielle, cet ouvrage se démarque de celle-ci par la priorité qu il donne aux opérations, plus particulièrement, les questions relevant des enjeux d’ordres stratégique, tactique et décisionnel qui constituent le cœur de ce livre, et ce, autant du côté allemand que français. À quels objectifs correspondait la décision de Falkenhayn d’attaquer dans un secteur n’offrant aucun intérêt stratégique ou opératif apparent, sinon de lui fournir l’occasion, par le symbole qu’il représentait, de « saigner à blanc » l’armée française ? Pourquoi la Région Fortifiée de Verdun ne se trouvait-elle pas en état de recevoir le choc allemand ? Quelles ont été les répercussions du poids du « boulet » autrichien jumelé à l’offensive Broussilov sur les décisions tactiques allemandes de l’été 1916, alors qu’ils étaient près d’obtenir un succès important, tandis que la bataille de la Somme n’allait pas tarder à sceller le sort de l’offensive allemande à Verdun ? Quels ont été les facteurs du succès français ? Quels sont les mérites respectifs de Castelnau initialement, de Pétain et de Nivelle ensuite dans le succès français ? Quel a été, de part et d’autre, le poids du moral et de la propagande ?
C’est à ces questions, et à bien d’autres, que répond cet ouvrage. L’auteur met en perspective les liens existant entre les succès français de l’automne 1916 à Verdun et le douloureux échec du Chemin des Dames d’avril suivant : le même chef, Nivelle, ayant voulu généraliser des procédés tactiques innovants appliqués à un niveau local, jusqu’au niveau tactico-opératif du théâtre dont il venait de prendre le commandement. Au-delà de la souffrance et de l’héroïsme des combattants, cette bataille, la plus meurtrière de la Grande Guerre de 1914-1918 après les offensives de la Somme et de Paschendaele, mérite d’être bien comprise dans sa dimension stratégique et opérative.