Clausewitz en France : Deux siècles de réflexion sur la guerre (1807-2007)
Depuis deux siècles, les accidents de l’histoire ont placé la guerre au centre d’un intense débat d’idées. Civils et militaires, historiens et politiques, philosophes et stratèges en ont scruté chacun des aspects pour mieux la comprendre, la préparer ou l’éviter. Dans ce débat, Carl von Clausewitz, l’auteur du Traité De la Guerre, a occupé en France une place particulière, jouant alternativement les rôles de maître à penser ou de bouc émissaire, de symbole du passé ou de référence pour l’avenir, de ferment de la réflexion ou de révélateur des grands courants d’idées.
Sa réception, c’est-à-dire la façon dont son oeuvre a été lue, comprise, utilisée ou ignorée, a connu plusieurs grandes périodes, depuis le début du XIXe siècle jusqu’aux lendemains des attentats du 11 septembre 2001. Chacune de ces périodes correspond à une façon différente de penser la guerre. C’est ce que montre cette étude approfondie de l’évolution de la place de Clausewitz dans la littérature de langue française. Elle met à jour les grandes lignes qui structurent encore aujourd’hui la conception que nous avons de la guerre. Elle est aussi une passionnante histoire de notre pensée militaire et de ses déterminants, où se croisent des personnalités aussi différentes que Madame de Staël et Jomini, Foch et Jaurès, Gamelin et Lénine, Mao et Aron, le général Beaufre et René Girard. Elle propose enfin une réponse originale à la difficile question de la mesure de l’influence exercée par une oeuvre littéraire après la disparition de son auteur.
Saint-cyrien (promotion 1985-1988), docteur en histoire et breveté de l’École de guerre, Benoît Durieux est diplômé de l’Institut d’Etudes politiques de Paris et de l’université de Georgetown. Officier d’activé, il met au service de sa réflexion historique son expérience militaire à l’état-major des armées et dans les différentes opérations auxquelles il a participé au sein de la Légion Etrangère. Il a déjà publié Relire De la Guerre de Clausewitz (2005).
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